En bref :
- La vitamine D, classée comme une hormone, est essentiellement produite par la peau grâce aux rayons UV du soleil. En hiver, cette production chute drastiquement, entraînant de nombreux cas de carence.
- Elle joue un rôle majeur dans la santé osseuse mais aussi dans le maintien de l’immunité, la régulation de la glycémie, et la contraction musculaire.
- La supplémentation est particulièrement recommandée pour les populations à risque, telles que les personnes âgées, à peau foncée, ou en situation d’obésité.
- La prise quotidienne à faible dose est préférée pour assurer une absorption stable et sûre, tandis que de fortes doses espacées peuvent présenter des risques.
- Une alimentation riche aide peu à combler les besoins, ce qui souligne l’importance de la supplémentation en période hivernale.
Pourquoi la vitamine D devient une préoccupation majeure en hiver
La vitamine D, souvent méconnue sous sa nature d’hormone, est cruciale pour notre organisme. Contrairement à d’autres vitamines, elle peut être synthétisée par la peau à partir des rayons UVB du soleil. Durant les mois les plus lumineux, en particulier à la fin de l’été, la majorité des gens possèdent un bon stock vitaminique naturel. Cependant, avec l’arrivée de l’hiver, cette synthèse est quasi nulle en France et dans d’autres pays au climat similaire : on passe plus de temps en intérieur, les heures d’ensoleillement sont réduites, et les vêtements couvrants limitent l’exposition cutanée.
Cette baisse de production entraîne un phénomène généralisé de carence chez la population, impactant ainsi la santé osseuse et le système immunitaire. Les conséquences peuvent aller de la fatigue musculaire à une fragilisation accrue aux infections hivernales. Stéphanie Dal, docteure en biologie, souligne que cette vitamine est bien plus qu’un simple facteur de mineralisation osseuse. Elle intervient aussi dans la régulation de la coagulation sanguine, la gestion de l’inflammation, et même le contrôle de la pression artérielle.
Pour comprendre l’importance de cette carence à l’arrivée de l’hiver, il convient d’examiner les différentes sources de vitamine D :
- Synthèse cutanée : dépendante de la latitude, de la saison, de l’heure, et de la pigmentation de la peau.
- Apport alimentaire : poisson gras, jaune d’œuf, beurre, produits laitiers enrichis, mais reste insuffisant pour combler les besoins.
- Supplémentation : souvent nécessaire en hiver, surtout pour certaines populations.
| Sources de vitamine D | Apport moyen (μg/jour) | Contribution à la couverture des besoins |
|---|---|---|
| Synthèse cutanée (été) | Variable selon l’exposition | Jusqu’à 80% |
| Alimentation (poissons gras, laitages) | 3,1 (moyenne française) | Environ 20% |
| Supplémentation | Variable | Selon dosage |
Dans ce contexte, la supplémentation se pose comme une solution clé pour maintenir des taux adéquats, notamment en hiver où la synthèse naturelle est insuffisante.

À qui s’adresse la supplémentation en vitamine D en hiver ?
Malgré la nécessité apparente, la question se pose souvent : tout le monde doit-il se supplémenter en vitamine D durant l’hiver ? La réponse dépend de plusieurs facteurs liés au profil de santé et au mode de vie de chacun.
Le dosage sanguin est la méthode la plus fiable pour détecter une carence. Ce test, peu coûteux (environ 10 €), est cependant réservé à des cas particuliers tels que :
- Suspicion d’ostéomalacie ou de rachitisme.
- Personnes ayant subi une transplantation rénale.
- Chirurgie bariatrique récente.
- Chutes répétées chez les personnes âgées.
Si le test met en évidence un déficit, la nécessité de la supplémentation est indiscutable selon le Dr Jean-François Landrier, expert en micronutriments.
En revanche, pour ceux qui n’ont pas passé de test, certaines catégories présentent un risque accru et devraient également envisager un apport complémentaire :
- Personnes au peau foncée, car la mélanine réduit la production cutanée.
- Individus portant des vêtements couvrants en permanence.
- Personnes en situation d’obésité ou de surpoids, du fait de la séquestration de la vitamine D dans la masse grasse.
- Adultes de plus de 65 ans, la capacité à synthétiser la vitamine diminue avec l’âge.
- Femmes en période de ménopause, en particulier si précoce, ou exposées à des facteurs aggravants comme le tabagisme ou une faible activité physique.
| Profil à risque | Justification | Besoin de supplémentation |
|---|---|---|
| Peau foncée | Moindre synthèse cutanée | Oui, recommandée |
| Vêtements couvrants | Moindre exposition solaire | Oui, recommandée |
| Obésité / surpoids | Vitamine liposoluble séquestrée dans la graisse | Oui, dose adaptée |
| Personnes âgées (>65 ans) | Diminution de la production cutanée | Oui, systématique |
| Absence de dosage sanguin mais facteur de risque | Multiples facteurs | Souvent recommandée |
Les spécialistes tels que le Pr Souberbielle sont même favorables à une supplémentation préventive généralisée pendant l’hiver, même sans facteurs de risque apparents. Néanmoins, il est conseillé de consulter son médecin avant d’entamer une cure, pour un avis personnalisé.
Les modalités pratiques d’une supplémentation efficace en hiver
La manière de se supplémenter en vitamine D est essentielle pour assurer un bon taux d’absorption tout en minimisant les risques. Les recommandations actuelles penchent pour une prise quotidienne à faible dose, plutôt qu’un apport massif à intervalle espacé.
Plusieurs arguments soutiennent cette approche :
- Une prise quotidienne (env. 1 000 à 1 200 UI) permet de stabiliser le taux plasmatique et de mieux contrôler la physiologie.
- Des doses élevées mensuelles (comme 60 000 UI) ont montré, dans des études récentes, un risque accru de chutes, fractures, voire mortalité à long terme.
- Les formes huiles (gouttes, capsules molles) sont généralement mieux absorbées que les comprimés secs.
- La vitamine D doit être prise avec un repas contenant des matières grasses car c’est une vitamine liposoluble.
| Mode de prise | Avantages | Inconvénients |
|---|---|---|
| Prise quotidienne à faible dose | Taux stable dans le sang, meilleure sécurité | Nécessite rigueur |
| Prise mensuelle ou trimestrielle à forte dose | Facilité d’observance | Risque accru d’effets indésirables |
| Formes huileuses (gouttes, capsules) | Meilleure absorption | Souvent plus chères |
| Comprimés secs | Prix abordable | Absorption moindre |
En pratique, prendre une goutte d’huile contenant environ 300 UI le matin à côté d’une tartine beurrée ou bien une capsule molle lors du repas principal est conseillé.
La durée recommandée pour une cure hivernale s’étend généralement de novembre à avril, période où les bienfaits du soleil sur la production naturelle sont limités. Pour les personnes à risque élevé, une supplémentation annuelle peut être envisagée.
Il faut aussi adapter les doses :
- Augmentation nécessaire en cas d’obésité ou de pigmentation foncée.
- Réduction en cas d’hypercalcémie ou de problèmes rénaux.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur comment préserver leur santé hivernale sans excès de toxines, cet article donne des conseils pratiques pour éviter les polluants dans la cuisine tout en améliorant son bien-être.

L’alimentation, un allié insuffisant pour combler la carence hivernale
Rares sont les aliments qui apportent de la vitamine D en quantité suffisante pour prévenir une carence en hiver, malgré leurs qualités nutritionnelles.
Parmi les sources naturelles, on trouve :
- Les poissons gras (saumon, maquereau, sardines).
- Le beurre et les jaunes d’œufs.
- Les abats, bien que peu consommés.
- Les produits laitiers enrichis, de plus en plus fréquents sur le marché.
Cependant, l’apport alimentaire moyen chez les adultes français plafonne à 3,1 microgrammes par jour, bien en dessous des 15 μg recommandés, d’après l’étude INCA3. Cela explique pourquoi l’alimentation seule ne suffit pas à maintenir un niveau optimal en vitamine D. Les personnes suivant un régime végétalien sont particulièrement exposées à ce risque, faute de sources animales.
Pour pallier cette insuffisance, on encourage à adopter une alimentation saine et naturelle, en privilégiant le fait maison, qui permet de contrôler les apports en nutriments essentiels. Découvrez les bonnes raisons de cuisiner maison pour optimiser votre santé.
| Aliment | Quantité de vitamine D (μg/100g) | Remarques |
|---|---|---|
| Saumon fumé | 9-12 | Riche et bien assimilée |
| Maquereau cuit | 16-20 | Très bon apport |
| Œuf (jaune) | 1-2 | Variable selon alimentation de la poule |
| Beurre | 1-2 | Modéré |
| Produits laitiers enrichis | 2-3 | Bonne source |
Malgré ces apports alimentaires, la vitamine D reste un nutriment pour lequel la supplémentation est quasiment incontournable durant la saison froide.

Questions fréquentes sur la vitamine D en hiver
Quels sont les bienfaits principaux de la vitamine D ?
La vitamine D participe à la solidité des os, au bon fonctionnement musculaire, à la régulation de l’inflammation et renforce le système immunitaire.
Faut-il vraiment se supplémenter en hiver ?
En l’absence d’exposition suffisante au soleil, la supplémentation est fortement recommandée pour éviter la carence.
Est-ce dangereux de prendre de fortes doses ponctuelles ?
Oui, des doses très élevées prises périodiquement peuvent augmenter les risques de chutes et de fractures, d’où la préférence pour des prises quotidiennes à faible dose.
La vitamine D est-elle mieux absorbée avec un repas ?
Oui, parce que c’est une vitamine liposoluble, la prise lors d’un repas contenant des lipides favorise son absorption.
Qui est le plus à risque de carence ?
Les personnes âgées, à peau foncée, en surpoids, ou qui couvrent leur peau sont particulièrement vulnérables.
